🍃 10 août
Cette année, on a planté notre tente à La Grave pour le début des vacances. On avait fait une halte rapide à Grenoble en pleine canicule pour un mariage dans la famille (entre nous : les bulles en tenue de fête par 40°C, c’est un enfer). Lundi 10 août, ni une ni deux, on saute dans la voiture et on descend en direction du Sud. On avait testé le coin l’année précédente – mais si souviens-toi, le téléphérique, le vertige et la Meije dans les nuages ; on a donc décidé d’explorer un peu plus les environs. La Grave est à l’orée du Parc National des Ecrins et tout transpire la haute montagne par là-bas. On a trouvé ce camping tout chouette, le Gravelotte : large, bien aéré, propre, au bord d’une rivière et bordé d’arbres. Notre emplacement est un peu le VIP de l’emplacement, un petit carré d’herbe entouré d’arbres, avec l’eau à quelques mètres. De quoi bien commencer les vacances ! Le jour de notre arrivée, cela ne manque pas : ça fourmille dans nos pattes. On se renseigne rapidement à l’accueil du camping pour trouver un petit circuit “pas trop compliqué” histoire de se mettre en jambes.
On part donc à 14h, sac à dos bouclé et entrain un peu inconscient, trop heureux.ses d’être à nouveau les deux pieds dans les sentiers de haute montagne. Ce que l’on a pas pris en compte, c’est la température extérieure, qui avoisine les 35°C. Dès les 200 premiers mètres de dénivelé, grosse remise en question existentielle de mon côté : “mais pourquoi je m’embarque toujours dans des plans comme ça, en vrai je le sais que j’aime pas la chaleur, et puis là j’ai encore moins de cardio que d’habitude, bon sang que je suis bête, etc.” Tout ça en boucle. Qu’à cela ne tienne ! Celim, imperturbable, avance, m’encourage, m’attend, se moque gentiment. On finit par arriver en haut d’un petit plateau, surmonté par un village improbable, Le Chazelet. Ici on est à 400 mètres de dénivelé du camping, la vue est imprenable et les maisons paisibles. C’est un village sans vraie route, ce qui est assez insolite pour nous, bon.ne.s citadin.e.s que nous sommes. En continuant notre chemin, nous retrouvons une route goudronnée en lacets, qui mène à un promontoire suspendu, lequel fait face au massif de la Meije. On hésite 30 secondes à mettre le pied dessus.
“Vas-y.” “Non, toi, vas-y.” “Que de la gueule.”
Banco : c’est à couper le souffle, peut-être à cause des pieds de la vide, peut-être à cause de la vue sur les glaciers. Le vent souffle fort, on inspire, on devient aérien.ne.s, et on se laisse porter par cette respiration plus grande que nous.
On continue notre chemin sur cette route qui sillonne à travers un ou deux autres villages, en évitant soigneusement le piège tendu par une armée de poules malveillantes (j’ai vraiment très peur de ces animaux), ce qui ne manquera pas de faire rigoler le couple marchant quelques mètres derrière nous. Celim me pousse gentiment : “Allez si, tu fermes les yeux et tu avances, ok ?”
Sur le chemin du retour, arrêt obligatoire dans un petit bistrot qui ne paye pas de mine, pour une bière et une partie de cartes – on évite de peu la pluie qui commence à tomber sacrément dru et qui ne nous lâchera pas de la soirée. Le tonnerre gronde et claque, et on se mettra à l’abri dans la salle d’accueil du camping ; on est bien, au chaud, avec notre fromage, notre pain et notre jeu de cartes. Une grosse journée nous attend le lendemain, on ne tarde pas à se coucher histoire d’être en forme pour la suite des vacances.