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Islande • #J11 (Péninsule de Vatnsnes / Hvítserkur)

    Après une première nuit (formidable) dans le 4×4, on plie nos affaires et on quitte les lieux discrètement. On a lu partout que la péninsule de Vatnsnes était célèbre pour ses phoques ; il ne faut pas nous le dire deux fois. Ce petit bout de terre qui se jette dans l’océan est situé au nord de l’Islande, à l’Est des fjords de l’Ouest. On en fait le tour en 2h, en prenant son temps. Le temps est toujours très venteux, ça débouche toute la sphère ORL.

    On s’arrête à un premier spot, à 25 km au nord de Hvammstangi, a priori réputé pour l’observation des phoques : Illugastadir. C’est une petite plage mêlée de rochers. L’eau est grise et tourmentée, le temps nuageux ne lui rendant pas hommage. On aura par ailleurs plus de chance avec l’observation de canetons surexcités flottant tant bien que mal sur les vagues venant s’écraser au large. On croit apercevoir un phoque au loin, mais … le vent, les vagues, la distance … On ne saura jamais.

    On repart de plus belle pour continuer notre tour. La péninsule est belle, les champs verdoyants et on aperçoit souvent au détour d’un virage l’océan venant se briser en miettes sur les rochers. On croise quelques moutons, Celim tente une course-poursuite mais honnêtement ça n’a rien de glorieux un énergumène en kway bleu qui gesticule derrière 5 moutons apeurés.

    Et au bout de quelques kilomètres, devant nous, se dresse un gros rocher volcanique d’une quinzaine de mètres et percé de deux arches, comme s’il émergeait des flots. Nous sommes à Hvítserkur ça veut dire « chemise de nuit blanche ». Le rocher est massif, perché calmement au-dessus de cette grande étendue d’eau. On peut y descendre et nous y croiserons d’ailleurs notre premier « vrai » phoque en petite forme (mort, en fait). Le sable à nos pieds est noir, on est cerclés par une falaise sombre qui s’ouvre sur l’océan. Une des légendes locales raconte que le rocher est en fait un troll qui aurait été pétrifié par les rayons du soleil alors qu’il était occupé à lancer des pierres sur le monastère de Þingeyrar – bien fait.

    Hvítserkur

    Si l’on continue le long de l’eau, en direction d’Ósar, on arrive (enfin) à la plus grande colonie de phoques du secteur. Mais avant ça, on doit une nouvelle fois affronter un barrage d’oiseaux en colère, décidés à ne laisser passer aucun touriste. Celim s’y colle, fier et courageux. Les oiseaux attaquent, descendent en piquée et viennent carrément lui cogner le crâne avec leurs petits becs furieux. Je reste à l’écart : déjà, j’ai peur, et en plus, je pleurs de rire. Last but not least, un deuxième touriste téméraire tente une percée et là les volatiles dégainent l’artillerie lourde : bataille de fientes, on dépose les armes et on prend un autre chemin.

    On arrive à nouveau en bord de mer, l’eau scintille et sous l’effet des vagues on ne distingue pas grand-chose. Ah si, tiens. Là y’a une tête de phoque. Et puis là aussi. Et là ! Ils sont une dizaine, ils nous observent à tour de rôle. C’est très drôle de voir apparaître leur tête quelques secondes, puis disparaître aussi vite. On a l’impression d’être épiés (presque) discrètement. On reste là de longues minutes, il n’y a personne autour de nous. Je ne sais pas ce qu’on attend, peut-être qu’on pense qu’à force l’un d’entre eux viendra se faire gratter le ventre. En tous cas on est bien là, au bord de l’eau avec les phoques.

    « Si si regarde, y’en a un là-bas ! »

    On finira le tour de la péninsule avec un arrêt à Borgarvirki, un sommet culminant à 177 mètres, qui a servi de forteresse au Xème siècle. Ses colonnes de basalte, formées naturellement, sont un lieu stratégique puisqu’elles permettent de surveiller la péninsule de part en part du fait de leur hauteur. En y grimpant, on se fait encore une fois surprendre par un vent violent. Tellement violent qu’il est difficile pour nous de rester debout au sommet sans craindre de s’envoler avec une pichenette. La vue à 360° sur la péninsule vaut le détour ! Quelques kilomètres plus loin, nous sommes à nouveau sur la route 1.

    On quitte la péninsule de Vatsnses pour la péninsule de Snæfellsnes (qui n’est pas beaucoup plus pratique à prononcer que la précédente) avec son volcan en forme de nez de sorcière. On s’arrête pour passer la nuit à Ólafsvík, au camping municipal. L’espace commun est minuscule mais il y a des douches (joie), et cette fois encore, on dormira dans le 4×4 parce que hé, finalement c’est pas si mal ! On est le 21 juin, aka solstice d’été, aka jour le plus long, aka quand Celim se lève pour faire pipi à minuit il fait encore jour. Déroutant.

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